inventaire et valorisation du patrimoine de bretagne

À Rennes, le lycée Émile Zola conserve d’extraordinaires collections pédagogiques dans une ancienne salle de chimie. Elles témoignent de l’évolution de l’enseignement des sciences dans un des plus vieux lycées de France. En partenariat avec Google Arts & Culture, la Région Bretagne propose une visite virtuelle de cet espace hors du temps.

 

Une salle de chimie devenue musée

En 1802, Napoléon installe l’un des sept premiers lycées sur l’emplacement d’un ancien collège de Jésuites, à Rennes. Son but est de former les élites de l’Empire. Très vite, ses effectifs augmentent. À partir de 1859, l’architecte Jean-Baptiste Martenot est chargé de rénover et d’agrandir l’établissement. Son programme comprend l’aménagement d’une salle de manipulation de chimie, la plus grande du Grand Ouest. Cette décision témoigne de la place grandissante des sciences dans les programmes scolaires et du souci novateur de promouvoir un enseignement prônant l’expérimentation. Plus tard, en 1933-34, la salle est habillée de mosaïques par la maison Odorico. Désaffectée et inoccupée, elle est aménagée en 2011 en « cabinet de curiosités­ » où une partie des collections scientifiques du lycée est présentée. Aujourd’hui, elle est dénommée « salle Hébert » en l’honneur d’un ancien professeur de physique du lycée ayant inspiré le personnage du Père Ubu d’Alfred Jarry.

 

 

La salle Hébert aujourd’hui :

Autres vues sphériques :

 

Trois expositions à découvrir

 

 

 

 

Hygromètre à cheveu mesurant l’humidité ambiante en fonction de la tension du crin de cheval ou du cheveu monté sur l’appareil © Service de l’Inventaire du patrimoine, Région Bretagne

Les collections pédagogiques et la sauvegarde de la mémoire du lycée de Rennes

La salle Hébert conserve des témoignages précieux de l’histoire des sciences, des idées et de l’enseignement. Certains sont hérités de l’enseignement dispensé ici par les Jésuites au 18e siècle : un « double-cône » de l’abbé Nollet, un calorimètre de Lavoisier, un compas de marine de 1744… D’autres objets datent du 19e siècle, époque où l’enseignement est repensé pour prioriser les sciences et les nouvelles technologies, indispensables aux carrières auxquelles on destine les élèves. Ainsi animaux naturalisés, squelettes, modèles anatomiques, planches scolaires, boîtes botaniques et autres fossiles donnent à lire le monde et ses richesses, alors que les instruments scientifiques permettent d’investir les progrès des sciences et techniques et les liens étroits entre physique et industrie.

En 1995, est créée l’Amélycor, Association pour la Mémoire du Lycée et du Collège de Rennes, qui prend en charge l’inventaire, la sauvegarde, la restauration et la mise en valeur du patrimoine de l’établissement. En 2012, cette association réalise un premier inventaire des instruments scientifiques en partenariat avec l’A.S.E.I.S.T.E. (Association de Sauvegarde et d’Étude des Instruments Scientifiques et Techniques de l’Enseignement). Depuis, 330 instruments sont visibles sur le site internet de l’ASEISTE, parmi lesquels 72 figurent dans l’Encyclopédie des instruments de l’enseignement de la physique du XVIIIe au milieu du XXe siècle. Toujours active aujourd’hui, l’Amélycor dispose d’un site internet, publie des ouvrages, réalise des vidéos de démonstrations d’instruments, organise des conférences et de multiples visites guidées des collections.

 

 

 

Inventorier les collections pédagogiques dans les lycées

En 2019, en lien avec l’opération d’Inventaire des lycées de Bretagne, un volet a permis de prendre la mesure de ces collections, à les étudier et à construire des outils de sensibilisation et de valorisation. Ce travail a abouti à la mise en ligne de 24 dossiers d’étude.

En lien avec l’Amélycor, une exposition virtuelle des collections du lycée Émile Zola a été réalisée avec le partenariat technologique de Google Arts & Culture. Elle s’articule autour 3 histoires consacrées à l’enseignement des sciences, aux constructeurs et inventeurs. La découverte articule trois vues sphériques de la salle Hébert et 115 photographies d’objets. Un support unique pour partager ce patrimoine d’exception.

 

 

Pour en savoir plus :